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30 Octobre 2021
UNICEF: LES DANGERS LIES A LA PENURIE DE CARBURANT
PORT-AU-PRINCE, 30 octobre 2021
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Des centaines de femmes et d'enfants qui nécessitent des soins d'urgence dans les établissements de santé risquent de mourir si des solutions ne sont pas trouvées à la pénurie de carburant qui prévaut en Haïti depuis des semaines en raison de l'insécurité, a averti aujourd'hui l'UNICEF.
Plusieurs hôpitaux à travers le pays ont envoyé des messages de détresse directement à l'UNICEF et à ses partenaires, via les médias et les réseaux sociaux, car ne disposant pas de carburant pour faire fonctionner leurs groupes électrogènes et assurer la continuité de leurs services d'urgence.
« Avec l'insécurité qui règne à Port-au-Prince, la vie de nombreuses femmes en âge de procréer et de nouveau-nés est en danger car les hôpitaux qui devraient leur prodiguer des soins vitaux ne peuvent pas fonctionner normalement, faute de carburant. Ils risquent de mourir si les services de santé ne peuvent pas leur prodiguer des soins adéquats », a déclaré Raoul de Torcy, Représentant adjoint de l'UNICEF.
En Haïti, le réseau électrique national n'est pas fiable, l'électricité est instable et elle est rare dans de nombreuses contrées à travers le pays. Les pannes de courant sont fréquentes et prolongées, et la plupart des hôpitaux utilisent des génératrices alimentées au carburant, pour maintenir les patients en vie, en particulier les enfants et les femmes enceintes.
La vie de 300 enfants, 45 femmes en maternité et 70 autres adultes dont des patients atteints de COVID-19, est en danger car deux grands hôpitaux de la capitale haïtienne cesseraient de prodiguer des soins dans les 72 heures s'ils ne recevaient pas du carburant immédiatement, ont rapporté des médias locaux crédibles ce samedi.
Comme solution d'urgence et temporaire, l'UNICEF a signé un contrat avec un fournisseur local pour fournir aux hôpitaux de la zone métropolitaine de Port-au-Prince 10 000 gallons de carburant, soit 37 850 litres. Mais en raison de l'insécurité, le prestataire a finalement déclaré qu'il ne pouvait transporter du carburant ni dans la capitale haïtienne, ni dans d'autres provinces dont le sud-ouest d'Haïti où 12.200 personnes blessées lors du séisme du 14 août ont encore besoin de soins médicaux.
Même si le carburant est disponible dans les terminaux de Port-au-Prince, son transport à travers le pays est devenu plus difficile car de nombreux chauffeurs routiers n'acceptent d’emprunter les routes traversant les zones contrôlées par les gangs de peur d'être kidnappés et leurs camions détournés.
"Aucun enfant ne devrait mourir à cause d'une coupure de courant. Il est frustrant de voir à quel point les risques accrus d'enlèvement et de pillage en Haïti menacent la vie des nouveau-nés et des mères, simplement parce que le carburant indispensable ne peut être livré aux hôpitaux sur le terrain dans un contexte d'insécurité croissante », a déclaré De Torcy.
Plus de 150 patients de COVID-19 hospitalisés qui ont besoin de soins d'urgence sont particulièrement à risque car sans carburant pour faire fonctionner les groupes électrogènes, ils ne peuvent pas être approvisionnés en oxygène dans les hôpitaux qui ne sont pas équipés en panneaux solaires. 23 619 cas de COVID-19 et 662 décès ont été signalés en Haïti au 19 octobre.
L'UNICEF appuie le Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) en fourniture de carburant et d’oxygène aux hôpitaux si nécessaire, et a installé plus de 900 réfrigérateurs solaires dans les établissements de santé pour conserver les vaccins à la bonne température. Mais les panneaux solaires installés ne peuvent pas supporter tous les services d'urgence des hôpitaux.
L'insécurité et la crise du carburant ont également eu un impact sur les opérations humanitaires, car le transport des fournitures d'urgence est devenu plus cher et les délais de livraison, plus longs. La Direction nationale de l’eau potable et d’assainissement (DINEPA) ne peut pas placer sa capacité de pompage à un niveau optimal ce qui a réduit l'approvisionnement en eau dans les foyers, les écoles et les établissements de santé.
L'UNICEF exhorte tous les acteurs concernés à s'abstenir d'utiliser la violence pour répandre l'insécurité et la peur et mettre en danger la vie des femmes et des enfants, y compris ceux qui se font soigner dans des établissements de santé. L'UNICEF appelle le gouvernement d'Haïti à prendre des mesures pour rétablir la sécurité et permettre l'accès aux services de base sans restriction.
UNICEF